Infections cutanées à Aeromonas : étude rétrospective sur 11 ans - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
Les bactéries du genre Aeromonas sont classiquement responsables d’infections après exposition aquatique. Les infections cutanées ont été décrites notamment dans les zones tropicales d’Asie et de l’Océan indien ou en Europe chez des patients âgés ou immunodéprimés. Peu de données sont disponibles en Amérique du sud, où l’environnement tropical devrait être favorable à leur développement. Nos objectifs étaient de décrire les caractéristiques cliniques, le profil de sensibilité et les facteurs de risque de mauvaise évolution des infections cutanées à Aeromonas dans une population ultramarine.
Matériels et méthodes |
Étaient rétrospectivement inclus tous les cas d’infections cutanées présentant une culture positive à Aeromonas spp, diagnostiqués entre 2007 et 2018 dans le centre de référence régional et les 20 centres délocalisés. L’identification d’espèce était réalisée par MALDI-TOF et les antibiogrammes réalisés par disque de diffusion selon les recommandations EUCAST.
Résultats |
Au total, 81 patients étaient inclus. Une prédominance masculine (79, 64 %) était observée. L’âge médian était de 40 ans. Tous les patients étaient immunocompétents. L’incidence mensuelle était corrélée aux précipitations de la saison des pluies. Les portes d’entrée ou expositions retrouvées comportaient les accidents de la route (22, 27 %), les morsures de serpent (16, 20 %), et plus rarement les plaies chroniques (9, 11 %), les blessures en milieu aquatique (8, 10 %) et les brûlures (7, 9 %). A. hydrophila était l’espèce la plus fréquente (76, 94 %). L’infection était monomicrobienne dans 18 cas, dont une moitié de morsures de serpents (9 cas). Dans 63 cas, d’autres bactéries étaient associées, notamment des entérobactéries (27, 33 %) ou du staphylocoque doré (15, 19 %). Concernant le profil de sensibilité, 58 souches (72 %) étaient résistantes à la ticarcilline, contre 2 souches (2,6 %) pour les quinolones et aucune pour les céphalosporines de 3e génération (C3G). La proportion d’infections sévères à type d’abcès (15, 19 %) et de fasciites nécrosantes (17, 21 %) était importante. Deux décès seulement étaient rapportés, dans un contexte d’antibiothérapie inadaptée à l’antibiogramme. En analyse multivariée, les brûlures étaient associées à un risque d’évolution défavorable (décès ou amputation) (OR : 6,5, IC95 % : 1,13–37,95, p=0,036).
Conclusion |
Cette étude illustre l’importance des bactéries du genre Aeromonas dans les infections cutanées en milieu tropical, y compris dans une population jeune et immunocompétente. Les activités à risque sont plus variées que l’exposition aquatique classiquement décrite. L’utilisation de quinolones ou de C3G doit être envisagée en cas d’exposition compatible ou de mauvaise évolution sous amoxicilline–clavulanate, surtout en saison des pluies. Les patients avec brûlures devraient être particulièrement surveillés du fait du risque de mauvaise évolution.
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Vol 50 - N° 6S
P. S121-S122 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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